Ces trois mots, unisson, octave et quinte, correspondent tout d’abord à des intervalles, c’est-à-dire à la distance entre deux sons (sont-ils plutôt rapprochés ou plutôt éloignés…)
Il y a bien évidemment un grand nombre d’intervalles possibles et imaginables mais la pratique et la nature physique des sons nous permettent de donner une grande importance à trois d’entre eux : l’unisson, l’octave et la quinte.

A vrai dire, je devrais ne dire que deux d’entre eux car l’unisson est un cas à part :

L’unisson

L’unisson en effet n’est pas à proprement parler un intervalle puisque il s’agit de produire deux sons exactement identiques : la distance entre eux est donc nulle… Tous les choristes d’un pupitre au sein d’un chœur chantent ainsi à l’unisson (chacun chante rigoureusement les mêmes sons que ses voisins (du moins en théorie…)
Si j’ai inclus ce “non-intervalle” dans cette description, c’est bien parce que chanter juste à l’unisson est la première des conditions.

Au sein de chaque pupitre, où chaque chanteur doit avoir conscience de chanter à l’unisson de ses voisins, mais aussi (cela arrive assez souvent) lorsque un pupitre se trouve à l’unisson avec un autre (même s’il s’agit parfois que d’une seule note au milieu de la phrase), l’unisson doit alors être parfait entre les voix.

On rencontre généralement l’unisson entre les voix adjacentes : S et A, ou A et T ou encore T et B. Les autres cas sont plus rares…

L’octave

Nous abordons donc ici le premier véritable intervalle. Il s’agit tout simplement de faire sonner une note et de faire entendre en même temps cette même note une octave plus haute ou plus basse. Il s’agit donc bien de la même note mais que l’on entend dans une déclinaison plus grave ou plus aiguë. Il est vrai que le langage trouve vite ses limites pour tenter d’expliquer avec des mots des phénomènes pourtant si simples et évidents dans le domaine de l’écoute.

Pour bien appréhender l’octave, il suffit de chanter “Do Ré Mi Fa Sol La Si Do”, puis de ne chanter successivement que le 1er et le dernier do en omettant toutes les notes intermédiaires. Ces deux Do forment une octave, que vous avez chanté successivement. Pour entendre ces sons ensemble, vous aurez besoin d’une deuxième personne chantant l’une de ces notes et vous pourrez chanter l’octave haute ou basse…

La justesse de l’octave doit être très précise car il s’agit de la même note à une hauteur différente, la nuance est subtile…

La quinte

Cet intervalle est extrêmement important dans la musique et a servi de base à toute l’élaboration complexe des accords et de l’harmonie dans la musique occidentale depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours, c’est dire son importance…

Pour éviter des discours théoriques passionnant mais complexes cependant, la pratique sera le moyen le plus direct là encore. Chantez Do Ré Mi Fa Sol uniquement et plusieurs fois. Ensuite vous ne chanterez plus que Do et Sol successivement. Vous avez chanté une quinte “mélodique”. Mélodique car les deux sons ont été entendus successivement et non ensemble. Pour entendre la quinte “harmonique”, vous aurez là aussi besoin de quelqu’un d’autre chantant le Do pendant que vous chantez le Sol…

Les quintes dans le chant polyphonique sont ainsi extrêmement importante pour la stabilité des accords et donc pour leur justesse… Une quinte parfaitement juste donne une sensation de plénitude sonore qui est complètement absente d’une quinte un peu fausse (et ici, même le “un peu” suffit à faire perdre cette qualité…)

Mise en pratique

Ce ne sera jamais du temps perdu de repérer dans vos partitions quelles voix chantent avec la votre un unisson, une octave ou une quinte. Le plus souvent, le chef pourra vous l’indiquer dans les passages où cela vous aidera considérablement, mais vous pouvez à chaque mesure chercher dans les autres voix où trouver ces rapports. Il peut arriver que votre voix n’ait aucun rapport d’octave ou de quinte avec un autre pupitre en certains endroits. Comme je l’ai indiqué le nombre des intervalles est assez importants et fait la variété de la musique. Mais on peut néanmoins donner une certaine priorité aux trois intervalles fondamentaux que nous venons d’étudier lorsque nous les rencontrons.

Concrètement, il s’agit donc pour vous, lors des répétitions, de vous mettre en relation par l’écoute avec le pupitre qui produit avec vous la quinte ou l’octave. Dans un second temps, vous n’aurez plus besoin de ceci pour vous “accorder” car votre qualité d’écoute sera plus développée, mais c’est un très bon moyen pour apprendre à se repérer dans la polyphonie…

N’hésitez pas à me poser des questions à ce sujet lors des cours de solfège ou bien même lors des répétitions si vous avez quelques incertitudes à ce sujet….