Gallia est le résultat d’une commande que Charles Gounod composa, en 1871, à l’occasion de l’Exposition universelle de Londres. Gounod en profita pour composer une Lamentation, parce que la situation de Paris ressemblait à celle de l’ancienne Jérusalem détruite par Nabuchodonosor II en 597 Av. J. C.
Le nom “Gallia” s’appliquait, selon les historiens du 19e siècle, à cette antique nation française qui avait toujours été en butte à l’hostilité des Germains et aux menées de la conquête romaine.
Cette œuvre a donné aux premiers auditeurs l’impression ambiguë d’une musique à la fois religieuse et profane car Gounod l’a voulue comme une expression du sentiment national et du sentiment religieux.
N°1 Introduction et chœur
Quomodo sedet sola civitas ; Plena populo, facta est quasi vidua. Domina gentium, princeps provinciarum, Facta est sub tributo. Plorans ploravit in nocte, Et lacrimae ejus in maxilis ejus : Non est qui consoletur eam Ex omnibus caris ejus : Omnes amici ejus spreverunt eam, Et facti sunt ei inimici. |
Elle est à l’écart, la ville qui comptait un peuple nombreux ! Elle se trouve -comme veuve. Elle qui comptait parmi les nations, princesse parmi les provinces, Elle est -bonne pour le bagne. Elle pleure et pleure dans la nuit, Des larmes sur ses joues ; Pour elle, pas de consolateur Parmi tous ses amants. Tous ses compagnons la trahissent : Ils deviennent ses ennemis. |
N°2 Cantilène
Viae Sion lugent eo Quod non sint qui veniant ad solemnitatem : Omnes portae ejus destructae : Sacerdotes ejus gementes. Virgines ejus squalidae, Et ipsa oppressa amaritudine ! |
Les routes de Sion sont en deuil, Sans personne au rendez-vous ; Ses portes sont toutes ruinées, Ses prêtres gémissent. Ses jeunes filles sont affligées ; Et elle-même est submergée par l’amertume ! |
N°3 Solo et chœur
O vos omnes Qui transitis per viam, Attendite et videte Si est dolor similis Sicut dolor meus. Vide, Domine, afflictionem meam, quoniam erectus est inimicus. |
O vous tous Qui passez par le chemin, Attendez et voyez S’il existe une douleur Semblable à la mienne. Vois, Seigneur, quelle est mon angoisse, Car l’ennemi s’est levé. |
N°4 Finale
Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum. | Jérusalem, reviens vers le Seigneur, ton Seigneur Dieu ! |