Une école de musique & de chant

Auteur/autrice : Eolides Page 6 of 8

Charles Trenet – La Mer

Nous interprétons cette célèbre chanson de Charles Trenet dans un arrangement pour chœur mixte à quatre voix de Christian Gouinguené.

Partition

La mer
Qu’on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d’argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie

La mer
Au ciel d’été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer
Bergère d’azur
Infinie

Voyez
Près des étangs
Ces grands roseaux mouillés
Voyez
Ces oiseaux blancs
Et ces maisons rouillées

La mer
Les a bercés
Le long des golfes clairs
Et d’une chanson d’amour
La mer
A bercé mon cœur pour la vie

Saint-Saëns – Ave Maria

Partition

Ce motet pour chœur et orgue appartient aux dernières œuvres de la vie de Saint-Saëns (Op.147). Il est écrit dans un style très épuré ou l’orgue accompagne très discrètement le chœur qui reste toujours au premier plan. Le compositeur a choisi d’éviter tout dramatisme superflu et a conservé dans cette prière l’expression de son caractère doux et mystérieux.

Ave Maria, gratia plena,
Dominus tecum ;
Benedicta tu in mulieribus,
Et benedictus fructus ventris tui, Jesus.
Sancta Maria, Mater Dei,
Ora pro nobis peccatoribus,
Nunc et in hora mortis nostrae.
Amen.
Je vous salue, Marie pleine de grâces ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.

Le texte de cette prière est extrait de l’évangile selon Saint Luc (L’annonciation) et d’une invocation à Marie qui fut ajoutée en 421.

Con qué la lavaré

Partition

Con qué la lavaré est un chœur anonyme qui a été découvert au sein d’un livre intitulé Cancionero del Duque de Calabria ou Cancionero de Venecia. Publié à Venise en 1556, il s’agit d’une collection de 70 oeuvres incluant essentiellement des villancicos espagnols de la Renaissance (écrits pour 2, 3, 4 ou 5 voix) dont la plupart sont anonymes. Dans la mesure où l’unique exemplaire de cette édition fut retrouvé en 1907 à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, il porte désormais le nom de Cancionero de Uppsala.

¿.Con qué la lavaré ? assez mélancolique, est la pièce n°29 du livre et son texte anonyme est écrit en castillan. Le style musical de cette composition polyphonique à 4 voix illustre parfaitement la tradition polyphonique espagnole. Toutes les ressources du contrepoint sont utilisées dans le plus pur style de la tradition polyphonique de la Renaissance.

¿Con qué la lavaré,
la flor de la mi cara ?
¿Con qué la lavaré,
que vivo mal penada ?Lavanse las casadas
con agua de limones.

Lavome yo cuitada
con penas y dolores.
¿Con qué la lavaré,
que vivo mal penada ?

De quoi la laverai-je
La fleur de mon visage ?
De quoi la laverai-je ?
Moi qui vis mal peignée.Les mariées se lavent
De l’eau de citronnier ;

Et moi, abandonnée,
De peines et de douleurs.
De quoi la laverai-je ?
Moi qui vis mal peignée.

Fauré – Pavane Op.50

Partition

C’est Lindor, c’est Tircis et c’est tous nos vainqueurs !
C’est Myrtille, c’est Lydé ! Les reines de nos cœurs !
Comme ils sont provocants ! Comme ils sont fiers toujours !
Comme on ose régner sur nos sorts et nos jours !

Faites attention !
Observez la mesure !
Ô la mortelle injure !
La cadence est moins lente !
Et la chute plus sûre !

Nous rabattrons bien leurs caquets !
Nous serons bientôt leurs laquais !
Qu’ils sont laids ! Chers minois !
Qu’ils sont fols ! Airs coquets !

Et c’est toujours de même, et c’est ainsi toujours !
On s’adore ! On se hait ! On maudit ses amours !
Adieu Myrtille, Eglé, Chloé, démons moqueurs !
Adieu donc et bons jours aux tyrans de nos cœurs !

Poème de Robert de Montesquiou-Fezensac (1855-1921)

Cette œuvre fut à l’origine composé pour un petit orchestre, sans chœur. Dédicacée à la comtesse Elisabeth Greffuhle, le compositeur ajouta, à la demande de cette dernière, un chœur sur un texte de Robert de Montesquiou-Fezensac, cousin de celle-ci.

L’œuvre est crée en 1888 et a joui depuis d’un succès ininterrompu. Fauré la réutilisera en 1918 dans la musique de scène de Masques et Bergamasques op. 112.

Gounod – Gallia

Gallia est le résultat d’une commande que Charles Gounod composa, en 1871, à l’occasion de l’Exposition universelle de Londres. Gounod en profita pour composer une Lamentation, parce que la situation de Paris ressemblait à celle de l’ancienne Jérusalem détruite par Nabuchodonosor II en 597 Av. J. C.

Le nom “Gallia” s’appliquait, selon les historiens du 19e siècle, à cette antique nation française qui avait toujours été en butte à l’hostilité des Germains et aux menées de la conquête romaine.

Cette œuvre a donné aux premiers auditeurs l’impression ambiguë d’une musique à la fois religieuse et profane car Gounod l’a voulue comme une expression du sentiment national et du sentiment religieux.

Partition

N°1 Introduction et chœur

Quomodo sedet sola civitas ;
Plena populo, facta est quasi vidua.
Domina gentium, princeps provinciarum,
Facta est sub tributo.
Plorans ploravit in nocte,
Et lacrimae ejus in maxilis ejus :
Non est qui consoletur eam
Ex omnibus caris ejus :
Omnes amici ejus spreverunt eam,
Et facti sunt ei inimici.
Elle est à l’écart, la ville qui comptait un peuple nombreux !
Elle se trouve -comme veuve.
Elle qui comptait parmi les nations, princesse parmi les provinces,
Elle est -bonne pour le bagne.
Elle pleure et pleure dans la nuit,
Des larmes sur ses joues ;
Pour elle, pas de consolateur
Parmi tous ses amants.
Tous ses compagnons la trahissent :
Ils deviennent ses ennemis.

N°2 Cantilène

Viae Sion lugent eo
Quod non sint qui veniant ad solemnitatem :
Omnes portae ejus destructae :
Sacerdotes ejus gementes.
Virgines ejus squalidae,
Et ipsa oppressa amaritudine !
Les routes de Sion sont en deuil,
Sans personne au rendez-vous ;
Ses portes sont toutes ruinées,
Ses prêtres gémissent.
Ses jeunes filles sont affligées ;
Et elle-même est submergée par l’amertume !

N°3 Solo et chœur

O vos omnes
Qui transitis per viam,
Attendite et videte
Si est dolor similis
Sicut dolor meus.
Vide, Domine, afflictionem meam,
quoniam erectus est inimicus.
O vous tous
Qui passez par le chemin,
Attendez et voyez
S’il existe une douleur
Semblable à la mienne.

Vois, Seigneur, quelle est mon angoisse,
Car l’ennemi s’est levé.

N°4 Finale

Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum. Jérusalem, reviens vers le Seigneur, ton Seigneur Dieu !

Berlioz – Le Ballet des ombres

Le Ballet des ombres fait partie des premières compositions publiées d’Hector Berlioz. L’auteur du texte est Albert-Marie Du Boys (1804 – 1889), un ami de Berlioz, qui a fait une traduction en vers d’un poème de Johann Gottfried Herder (1744 – 1803) : « Der Schattentanz« .

L’oeuvre date de 1829 et a reçu le numéro d’Opus 2. Quelques temps plus tard, Berlioz retira cette oeuvre de la publication pour en réutiliser des thèmes dans d’autres de ses compositions…

Ce choeur avec accompagnement de piano est très caractéristique du goût romantique naissant en France (et magnifiquement servi par Berlioz) pour le fantastique, le lugubre et l’étrange…

Le compositeur a inscrit en tête de la partition la citation suivante :
« Tis now the very witching time of night, When churchyards yawn, and hell itself breathes out Contagion to this world... » Shakespeare (Hamlet Acte III scène 3)

1. Formez vos rangs, entrez en danse
L’ombre descend, le jour s’enfuit.
Ombres, votre règne commence
Dans la sombre horreur de la nuit.Lorsque le souffle des orages
Agite les vertes forêts,
Il vient aussi dans nos bocages
Faire frémir les noirs cyprès.Formez vos rangs, entrez en danse,
Ombres, prenez-vous par la main,
Troublez cet auguste silence
Qui règne sur le genre humain !

2. Pour les rangs point de jalousie,
Ombres de bergers et de rois !
Oubliez que l’orgueil, l’envie
Vous divisèrent autrefois !

L’un n’éprouva que des traverses ;
Dans le bonheur l’autre vécut.
Tous ont pris des routes diverses
Pour venir tous au même but.

Ombres, oubliez de la terre
Et les plaisirs et les travaux !
Formez une danse légère
Qui courbe à peine les pavots !

3. Formez vos rang, entrez en danse !
Mais la lune se lève et luit.
Gagnons l’Élysée en silence,
Et rendons le calme à la nuit !Mortels, lorsque dans les nuits sombres
Notre voix vous réveillera,
Songez bien qu’à la voix des ombres,
Un jour, la vôtre s’unira !

Pourquoi nous craindre, enfants des hommes ?
Ce que vous êtes nous l’étions,
Et vous serez ce que nous sommes.
Au revoir ! nous nous reverrons !

Fauré – Les Djinns Op.12

Partition chœur seul

Partition chœur et piano

Chœur mixte et piano ou orchestre, composé en 1875. Fauré a alors tout juste 20 ans. La version avec piano sera créé le 22 avril 1876 tandis que le version avec orchestre sera créée le 27 juin 1878.

Le poème est de Victor Hugo (1802-1885) et se trouve dans les Orientales, recueil publié en 1829 (n°28). Fauré a choisi d’en omettre 4 (en italique ci-dessous) tout en respectant le crescendo / decrescendo si caractéristique du poème.

Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit.

La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C’est le galop.
Il fuit, s’élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d’un flot.

La rumeur approche,
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule
Qui tantôt s’écroule
Et tantôt grandit.

Dieu ! La voix sépulcrale
Des Djinns !… – Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l’escalier profond !
Déjà s’éteint ma lampe,
Et l’ombre de la rampe…
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu’au plafond.

C’est l’essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau lourd et rapide,
Volant dans l’espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près ! – Tenons fermée
Cette salle ou nous les narguons
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée,
Tremble, à déraciner ses gonds.

Cris de l’enfer ! voix qui hurle et qui pleure !
L’horrible essaim, poussé par l’aquillon,
Sans doute, o ciel ! s’abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !

Prophète ! Si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !

Ils sont passés ! – Leur cohorte
S’envole et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L’air est plein d’un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît.
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l’on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d’une voix grêle
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d’un vieux toit.

D’étranges syllabes
Nous viennent encor.
Ainsi, des Arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s’élève,
Et l’enfant qui rêve
Fait des rêves d’or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leur pas ;
Leur essaim gronde ;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord ;
C’est la plainte
Presque éteinte
D’une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit…
J’écoute : –
Tout fuit,
Tout passe ;
L’espace
Efface
Le bruit.

Poulenc – Salve Regina

Oeuvre de Francis Poulenc (1899 – 1963)

Francis Poulenc n’a montré que peu d’interêt pour la religion jusqu’à ce qu’un terrible accident d’automobile emporte l’un de ses proches amis, le compositeur Pierre-Octave Ferroud. Cette perte soudaine a amené Poulenc à réfléchir à la fragilité de la nature humaine et à chercher une vie spirituelle plus profonde. Cela s’est traduit dans sa production par la compositiond ’un grand nombre de pèces d’inspirations sacrées, Motets, Messe, Gloria.

Le Salve Regina fait partie des deux motets composés pendant la guerre en 1941 et dédié à une amie proche Hélène Salle (l’autre motet, Exultate Deo, est dédié à son mari Georges).

Salve Regina, mater misericordiae,
Vita, dulcedo, et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
In hac lacrimarum valle.
Eia ergo advocata nostra,
illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis post hoc exilium ostende.
O Clemens ! O Pia ! O dulcis Virgo Maria.
Salut, Reine, mère de miséricorde ;
notre vie, notre douceur et notre espérance, salut.
Vers toi nous crions, nous les enfants d’Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Alors, toi qui es notre avocate,
tourne vers nous tes yeux pleins de miséricorde.
Et après cet exil, montre-nous
Jésus, le fruit béni de ton sein,
Ô clémente, bienveillante et douce Vierge Marie.

Leontovych – Щедрик (Shchedryk)

Partition

Shchedryk est un chant de nouvel an, composé en 1904 par le compositeur ukrainien Mykola Leontovych (1877 – 1921). Il est créé en 1916 à Kiev avant de connaître un succès mondial grâce à une tournée du choeur national Ukrainien. Un concert donné au Carnegie Hall de New York en 1921 permettra ensuite la diffusion de l’oeuvre aux Etats-Unis dans une traduction anglaise intitulée : « Carol of the bells ».

« Shchedryk » est traditionnellement chanté le soir du 13 janvier (Nouvel an du calendrier Julien encore en usage dans l’église Orthodoxe ukrainienne)

Щедрик щедрик,
Щедрiвочка,
прилeтiла ластiвочка,
стала собi щебетати,
господаря викликати :
« Вийди, вийди, господарю,
подивися на кошару,
там овечки покотились,
а ягнички народились.
В тебе товар весь хороший,
будеш мати мiрку грошей,
В тебе товар весь хороший,
будеш мати мiрку грошей,
хоч не грошей, то полова :
в тебе жiнка чорноброва. »
Щедрик щедрик,
Щедрiвочка,
прилeтiла ластiвочка.
Abondant, abondant,
Chant de Nouvel An,
Une petite hirondelle est entrée
Et a commencé à gazouiller,
Appelant le maître de la maison :
« Viens, viens vite, maître,
Regarde ta propriété,
Là-bas, les brebis se roulent
Et les agnelets sont nés.
Puisque ton bétail est en bonne santé,
Tu auras beaucoup d’argent.
Puisque ton bétail est en bonne santé,
Tu auras beaucoup d’argent,
Si pas d’argent, alors du grain.
Tu as une épouse qui personnifie la beauté. »
Abondant, abondant,
Chant de Nouvel An,
Une petite hirondelle est entrée ;

Prononciation

Shchedryk shchedryk,
Shchedrivochka,
Pryletila lastivochka,
Stala sobi shchebetaty,
Hospodarya vyklykaty :
« Vyydy, vyydy, hospodaryu,
Podyvysya na kosharu,
Tam ovechky pokotylys’,
A yahnychky narodylys’.
V tebe tovar ves’ khoroshyy,
Budesh’ maty mirku hroshey,
V tebe tovar ves’ khoroshyy,
Budesh’ maty mirku hroshey,
Khoch ne hroshey, to polova :
V tebe zhinka chornobrova. »
Shchedryk shchedryk,
Shchedrivochka,
Pryletila lastivochka.

Gabrieli – Angelus ad pastores ait

Angelus ad pastores ait est un motet polyphonique de Andrea Gabrieli (1533 – 1585), publié pour la première fois à Venise en 1576 dans le « Ecclesiasticarum cantionum quatuor vocum » (n°2 du recueil)

Partition

Le texte est tiré de l’évangile selon Saint Luc (Ch. 02 V. 10.11 )

Angelus ad pastores ait :
annuntio vobis gaudium magnum,
quia natus est vobis hodie
salvator mundi, alleluia.
L’ange dit aux bergers :
je vous annonce une grande joie.
parce qu’est né pour vous aujourd’hui
le sauveur du monde, Alleluia.

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