Une école de musique & de chant

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Bach – Seid froh, dieweil

Partition

Pour Luther, « Dieu annonce l’Évangile aussi par la musique », l’Évangile c’est-à-dire la Parole incarnée en Jésus-Christ. Luther veut mettre le Christ au centre du culte, c’est pourquoi il fait composer de nouveaux chants prêchant l’incarnation, la croix et la résurrection. Ce sont les chorals luthériens. Les textes sont répartis en strophes. Ils sont chantés d’abord à l’unisson, puis à quatre voix. Dans l’Église luthérienne, ni les orgues, ni les instruments de musique, ni les chœurs professionnels n’ont disparu. Ceci a permis une très riche production musicale religieuse aux XVIIe et XVIIIe siècles (Schütz, Bach, etc…). Il y aura 5 000 chorals au temps de Jean-Sébastien Bach. En reprenant des chorals dans ses Passions, Bach n’a pas inventé les mélodies, il les a harmonisées.

Seid froh dieweil,
Dass euer Heil
Ist hie ein Gott und auch ein Mensch geboren,
Der, welcher ist
Der Herr und Christ
In Davids Stadt, von vielen auserkoren.
Soyez joyeux maintenant,
De ce que notre salut
Est né ici, Dieu et homme,
Celui qui est
Le Seigneur et le Christ
En la ville de David, élu par un grand nombre.

Saint-Saëns – Deux Choeurs Op.68

Partition

n°1 Calme des nuits

Calme des nuits, fraîcheur des soirs,
Vaste scintillement des mondes,
Grand silence des antres noirs
Vous charmez les âmes profondes.
L’éclat du soleil, la gaité,
Le bruit plaisent aux plus futiles ;
Le poète seul est hanté
Par l’amour des choses tranquilles.

n°2 Les fleurs et les arbres

Les fleurs et les arbres,
Les bronzes, les marbres,
Les ors, les émaux,
La mer, les fontaines,
Les monts et les plaines
Consolent nos maux.
Nature éternelle,
Tu semble plus belle
Au sein des douleurs !
Et l’art nous domine,
Sa flamme illumine
Le rire et les pleurs.

Ces deux poèmes, mis en musique par Saint-Saëns, sont anonymes. Ils ont été dédié par le compositeur à son cher ami Gounod.

Hervé – Mam’zelle Nitouche

Le plus célèbre des ouvrages d’Hervé reste Mam’zelle Nitouche (1883), dont la partition est d’une qualité rare. La musique sait être bouffonne tout en gardant des allures classiques. Jouée en province, reprise régulièrement, Mam’zelle Nitouche est restée pendant longtemps l’opérette la plus populaire d’Hervé, même si en réalité, elle n’est pas la plus représentative de son art. Aujourd’hui, Mam’zelle Nitouche a pratiquement déserté les scènes françaises.

Mam’zelle Nitouche raconte l’histoire de Célestin, organiste de couvent sur le point de faire représenter en secret une opérette au théâtre de la ville (sous le pseudonyme de Floridor). L’une des jeunes pensionnaires du couvent, Denise, découvre la supercherie et ne rêve que de théâtre et de succès. Le futur mariage de Denise, arrangé en secret par la mère supérieure, semble contrarier ces projets. Mais l’action évoluera à travers le couvent, le théâtre, et une caserne de dragons permettant un grand nombre de péripéties et de situations cocasses.

1er Acte – Le couvent des Hirondelles

Denise et Chœur de femmes
N°2 A – Chœur des jeunes pensionnaires
N°2 B – Couplets mystiques
N°2 bis – Sortie
N°7 A – Chœur
N°7 B – Couplets du départ

Simi Yadech

Simi Yadech est une chanson traditionnelle juive destinée aux enfants.

Simi Yadech beyadi,
ani shelach ve at sheliHey, Galiya,
bat harim yefeifia
Mets ta main dans la mienne !
Je suis à toi, tu es à moiHey ! Galiya toute belle,
fille des montagnes

Cererols – Regina Coeli

Regina coeli est un double choeur du compositeur catalan espagnol Joan Cererols. A part un séjour à Madrid pour achever ses études musicales, il passe toute sa vie au monastère de Montserrat. Il y composera un grand nombre d’oeuvres vocales religieuses.

Regina coeli, lætare, alleluia :
Quia quem meruisti portare, alleluia.
Resurrexit sicut dixit, alleluia.
Ora pro nobis Deum, alleluia.
Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia :
Car Celui que tu as mérité de porter dans ton sein, alléluia
Est ressuscité comme Il l’a dit, alléluia.
Prie pour nous, Dieu, alléluia.

Alphabet

Cette oeuvre a été publiée par Lischke à Berlin sous le titre “L’alphabet de Mozart, plaisanterie musicale” pour 3 voix d’enfants et arrangé par C.F. Par. Le 6ème catalogue Koechel (K6) indique que ce choeur n’a probablement rien à voir avec Mozart mais lui donne quand même le numéro Anh C 30.02 …

Le texte de cet alphabet ne contient pas de W, conformément à l’alphabet latin…

Gounod – Tota pulchra es

Ce motet pour chœur et orgue date de 1868 et fut d’abord composé pour deux voix avant d’être arrangé pour chœur à quatre voix. L’expression du texte a inspiré à Gounod une page d’une grâce mozartienne.

Partition

Tota pulchra es
amica mea et soror mea
Tota pulchra es
et macula non est in te.
Sicut lilium inter spinas
Ita dilecta mea inter filias
Tu es toute belle,
Mon amie et ma sœur
Tu es toute belle,
Et la faute originelle n’est point en toi
Comme un lis au milieu des épines,
Telle est mon amour parmi les jeunes filles.

Intrada

Une intrada (de l’italien “entrée”) est un morceau introductif ayant généralement un caractère solennel.

Ce chœur à trois voix est la transcription d’une musique probablement écrite pour cuivres au 17ème siècle (2 trompettes et 1 trombone par exemple). Le chœur ne chante pas de paroles, mais des onomatopées sur cette musique très vive.

Partition

Cerisier rose et pommier blanc

Nous interprétons cette chanson dans un arrangement pour chœur mixte à quatre voix de Christian Gouinguené.

Quand nous jouions à la marelle
Cerisier rose et pommier blanc
J’ai cru mourir d’amour pour elle
En l’embrassant.

Avec ses airs de demoiselle
Cerisier rose et pommier blanc
Elle avait attiré vers elle
Mon cœur d’enfant.

La branche d’un cerisier
De son jardin caressait
La branche d’un pommier
Qui dans le mien fleurissait.

De voir leurs fleurs enlacées
Comme un bosquet de printemps
Nous vint amours la pensée
D’en faire autant.

Et c’est ainsi qu’aux fleurs nouvelles
Cerisier rose et pommier blanc
On fait un soir la courte échelle
A nos quinze ans.

Non, non, ne dites pas qu’à son âge
Vous n’étiez pas si volage,
Non, non, quand deux lèvres vous attirent
J’en sais peu qui peuvent dire non.

Mais un beau jour les demoiselles,
Frimousse rose et voile blanc
Se font conduire à la chapelle
Par leur galant.

Ah ! quel bonheur pour chacun
Le cerisier tout fleuri
Et le pommier n’en font qu’un
Nous sommes femme et mari.

De voir les fruits de l’été
Naître des fleurs du printemps
L’amour nous a chuchoté
D’en faire autant.

Si cette histoire est éternelle

Pour en savoir le dénouement
Apprenez-en la ritournelle
Tout simplement.

Et dans trois ans trois bébés roses
Faisant la ronde gentiment
Vous chanteront cerisier rose
Et pommier blanc

Berlioz – La mort d’Ophélie

Dès son arrivée à Paris, Hector Berlioz fut profondément bouleversé par le théâtre de Shakespeare. Redécouverte par les Romantiques (Victor Hugo, Théophile Gautier, Eugène Delacroix parmi d’autres) l’œuvre de Shakespeare devint une source importante d’inspiration pour ce mouvement artistique.

Berlioz assista, en 1829, à des représentations d’Hamlet et de Roméo et Juliette au théâtre de l’Odéon à Paris. Il en fut marqué à vie, tomba follement amoureux de l’actrice anglaise Harriet Smithson, qui interprétait alors les rôles d’Ophélie et de Juliette et finit par l’épouser. Cette passion lui inspira sa célèbre Symphonie fantastique ! Berlioz composera par la suite une Symphonie sur Roméo et Juliette, et Tristia, un triptyque inspiré de Hamlet.

La mort d’Ophélie est la 2ème partie de Tristia. Elle fut d’abord une mélodie pour soprano et piano, puis fut orchestrée pour choeur de femmes et orchestre symphonique en 1848.

Le texte versifié est d’Ernest Legouvé et il est tiré de la fin de l’acte IV de Hamlet, lorsque la reine apprend à Laërte ce qu’il est arrivé à sa sœur, Ophélie.

Partition

Auprès d’un torrent Ophélie
Cueillait, tout en suivant le bord,
Dans sa douce et tendre folie,
Des pervenches, des boutons d’or,
Des iris aux couleurs d’opale,
Et de ces fleurs d’un rose pâle
Qu’on appelle des doigts de mort.

Ah !

Puis, élevant sur ses mains blanches
Les riants trésors du matin,
Elle les suspendait aux branches,
Aux branches d’un saule voisin.
Mais trop faible le rameau plie,
Se brise, et la pauvre Ophélie
Tombe, sa guirlande à la main.

Quelques instants sa robe enflée
La tint encore sur le courant
Et, comme une voile gonflée,
Elle flottait toujours chantant,
Chantant quelque vieille ballade,
Chantant ainsi qu’une naïade
Née au milieu de ce torrent.

Mais cette étrange mélodie
Passa, rapide comme un son.
Par les flots la robe alourdie
Bientôt dans l’abîme profond
Entraîna la pauvre insensée,
Laissant à peine commencée
Sa mélodieuse chanson.

Ah !

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