Une école de musique & de chant

Catégorie : Œuvres

Fauré – Les Djinns Op.12

Partition chœur seul

Partition chœur et piano

Chœur mixte et piano ou orchestre, composé en 1875. Fauré a alors tout juste 20 ans. La version avec piano sera créé le 22 avril 1876 tandis que le version avec orchestre sera créée le 27 juin 1878.

Le poème est de Victor Hugo (1802-1885) et se trouve dans les Orientales, recueil publié en 1829 (n°28). Fauré a choisi d’en omettre 4 (en italique ci-dessous) tout en respectant le crescendo / decrescendo si caractéristique du poème.

Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit.

La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C’est le galop.
Il fuit, s’élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d’un flot.

La rumeur approche,
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule
Qui tantôt s’écroule
Et tantôt grandit.

Dieu ! La voix sépulcrale
Des Djinns !… – Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l’escalier profond !
Déjà s’éteint ma lampe,
Et l’ombre de la rampe…
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu’au plafond.

C’est l’essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau lourd et rapide,
Volant dans l’espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près ! – Tenons fermée
Cette salle ou nous les narguons
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée,
Tremble, à déraciner ses gonds.

Cris de l’enfer ! voix qui hurle et qui pleure !
L’horrible essaim, poussé par l’aquillon,
Sans doute, o ciel ! s’abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !

Prophète ! Si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !

Ils sont passés ! – Leur cohorte
S’envole et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L’air est plein d’un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît.
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l’on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d’une voix grêle
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d’un vieux toit.

D’étranges syllabes
Nous viennent encor.
Ainsi, des Arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s’élève,
Et l’enfant qui rêve
Fait des rêves d’or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leur pas ;
Leur essaim gronde ;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord ;
C’est la plainte
Presque éteinte
D’une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit…
J’écoute : –
Tout fuit,
Tout passe ;
L’espace
Efface
Le bruit.

Poulenc – Salve Regina

Oeuvre de Francis Poulenc (1899 – 1963)

Francis Poulenc n’a montré que peu d’interêt pour la religion jusqu’à ce qu’un terrible accident d’automobile emporte l’un de ses proches amis, le compositeur Pierre-Octave Ferroud. Cette perte soudaine a amené Poulenc à réfléchir à la fragilité de la nature humaine et à chercher une vie spirituelle plus profonde. Cela s’est traduit dans sa production par la compositiond ’un grand nombre de pèces d’inspirations sacrées, Motets, Messe, Gloria.

Le Salve Regina fait partie des deux motets composés pendant la guerre en 1941 et dédié à une amie proche Hélène Salle (l’autre motet, Exultate Deo, est dédié à son mari Georges).

Salve Regina, mater misericordiae,
Vita, dulcedo, et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
In hac lacrimarum valle.
Eia ergo advocata nostra,
illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis post hoc exilium ostende.
O Clemens ! O Pia ! O dulcis Virgo Maria.
Salut, Reine, mère de miséricorde ;
notre vie, notre douceur et notre espérance, salut.
Vers toi nous crions, nous les enfants d’Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Alors, toi qui es notre avocate,
tourne vers nous tes yeux pleins de miséricorde.
Et après cet exil, montre-nous
Jésus, le fruit béni de ton sein,
Ô clémente, bienveillante et douce Vierge Marie.

Leontovych – Щедрик (Shchedryk)

Partition

Shchedryk est un chant de nouvel an, composé en 1904 par le compositeur ukrainien Mykola Leontovych (1877 – 1921). Il est créé en 1916 à Kiev avant de connaître un succès mondial grâce à une tournée du choeur national Ukrainien. Un concert donné au Carnegie Hall de New York en 1921 permettra ensuite la diffusion de l’oeuvre aux Etats-Unis dans une traduction anglaise intitulée : “Carol of the bells”.

“Shchedryk” est traditionnellement chanté le soir du 13 janvier (Nouvel an du calendrier Julien encore en usage dans l’église Orthodoxe ukrainienne)

Щедрик щедрик,
Щедрiвочка,
прилeтiла ластiвочка,
стала собi щебетати,
господаря викликати :
“Вийди, вийди, господарю,
подивися на кошару,
там овечки покотились,
а ягнички народились.
В тебе товар весь хороший,
будеш мати мiрку грошей,
В тебе товар весь хороший,
будеш мати мiрку грошей,
хоч не грошей, то полова :
в тебе жiнка чорноброва.”
Щедрик щедрик,
Щедрiвочка,
прилeтiла ластiвочка.
Abondant, abondant,
Chant de Nouvel An,
Une petite hirondelle est entrée
Et a commencé à gazouiller,
Appelant le maître de la maison :
“Viens, viens vite, maître,
Regarde ta propriété,
Là-bas, les brebis se roulent
Et les agnelets sont nés.
Puisque ton bétail est en bonne santé,
Tu auras beaucoup d’argent.
Puisque ton bétail est en bonne santé,
Tu auras beaucoup d’argent,
Si pas d’argent, alors du grain.
Tu as une épouse qui personnifie la beauté.”
Abondant, abondant,
Chant de Nouvel An,
Une petite hirondelle est entrée ;

Prononciation

Shchedryk shchedryk,
Shchedrivochka,
Pryletila lastivochka,
Stala sobi shchebetaty,
Hospodarya vyklykaty :
“Vyydy, vyydy, hospodaryu,
Podyvysya na kosharu,
Tam ovechky pokotylys’,
A yahnychky narodylys’.
V tebe tovar ves’ khoroshyy,
Budesh’ maty mirku hroshey,
V tebe tovar ves’ khoroshyy,
Budesh’ maty mirku hroshey,
Khoch ne hroshey, to polova :
V tebe zhinka chornobrova.”
Shchedryk shchedryk,
Shchedrivochka,
Pryletila lastivochka.

Gabrieli – Angelus ad pastores ait

Angelus ad pastores ait est un motet polyphonique de Andrea Gabrieli (1533 – 1585), publié pour la première fois à Venise en 1576 dans le “Ecclesiasticarum cantionum quatuor vocum” (n°2 du recueil)

Partition

Le texte est tiré de l’évangile selon Saint Luc (Ch. 02 V. 10.11 )

Angelus ad pastores ait :
annuntio vobis gaudium magnum,
quia natus est vobis hodie
salvator mundi, alleluia.
L’ange dit aux bergers :
je vous annonce une grande joie.
parce qu’est né pour vous aujourd’hui
le sauveur du monde, Alleluia.

Rheinberger – Hymne Op.69 n°2

Partition

Hymne est tiré des 3 Geistliche Gesänge Op.69 de Josef Gabriel Rheinberger (1839 – 1901)

1. Morgenlied (1858)
2. Hymne (1864)
3. Abendlied (1855)

Ils sont publiés en 1876 et sont des oeuvres de jeunesse présentant une écriture très inspirée du langage de Brahms, modèle évident du jeune Rheinberger qui écrit cet hymne à 25 ans.

Le texte est tiré du psaume 89 (versets 11 et 14)

Dein sind die Himmel, und dein ist die Erde ;
du hast der Welten Kreis,
hast die Fülle der Erde fest begründet ;
Gerechtigkeit und der Wahrheit Kraft
sind die Pfeiler deines Thrones.
C’est à toi qu’appartiennent les cieux et la terre,
c’est toi qui as fondé le monde
et ce qu’il renferme.
La justice et l’équité
sont la base de ton trône.

Praetorius – Es ist ein Ros entsprungen

Partition

Imprimé pour la première fois en 1599 dans le “Speyer Gesangbuch” et harmonisé en 1609 dans « Musae Sioniae » par Michael Praetorius (1571 – 1621). Le compositeur ne retient que les deux premières strophes dans son harmonisation.

L’évocation de la rose symbolise la Vierge Marie. Très populaire en Allemagne, il est traditionnellement chanté durant le temps de l’Avent.

1. Es ist ein Ros entsprungen,
aus einer Wurzel zart,
wie uns die Alten sungen,
von Jesse kam die Art
Und hat ein Blümlein bracht
mitten im kalten Winter,
wohl zu der halben Nacht.

2. Das Röslein, das ich meine,
davon Isaias sagt,
ist Maria die reine
die uns das Blümlein bracht.
Aus Gottes ew’gem Rat
hat sie ein Kind geboren
und blieb ein reine Magd.

Une rose a fleuri
à partir d’une douce racine
Comme les anciens nous l’ont chanté
La lignée venait de Jesse.
Et nous a apporté un bourgeon
Au milieu du froid hiver
Exactement au milieu de la nuit.

La petite rose que j’évoque,
Dont parle Esaïe,
c’est Marie la reine vierge
qui nous a appporté le bourgeon.
d’après l’eternel commandement de Dieu
Elle a donné naissance à un enfant
et restée reine vierge.

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