Chœur Eolides

Une école de musique & de chant

Mi abuelito tenia un huerto

Le genre de la chanson populaire harmonisée a été très en vogue à partir de la fin du 19ème siècle jusqu’au milieu du 20ème siècle. En effet, de nombreux compositeurs ont ressenti le besoin de renouveler leur langage musical par un retour à plus de simplicité, permettant ainsi l’utilisation de sources musicales anciennes et authentiques.

Mi abuelo tenía un huerto,
que criaba muchos nabos

También tenía un borrico
que llevaba al mercadoEn medio del camino
le salieron los gitanos

Le robaron el borrico
y le dejaron los nabos

Mon grand-père possédait un champ
dans lequel poussaient de nombreux navetsIl possédait aussi un âne
qu’il conduisait au marché

Au milieu du chemin
des gitans surgirent

Ils lui volèrent son âne
Et lui laissèrent ses navets.

Il existe trois autres chants populaires espagnols de régions différentes arrangées par le même auteur (et édités la même année, en 1964) :

« Agora non, miu neñu » : canción de cuna popular (Extremadura)

« Al lado de mi cabaña » : canción popular (León)

« Molo-molondrón » : canción popular (Santander)

Mozart – Canon à 6 : « Wo der perlende Wein »

Nous avions chanté jusqu’à présent ce canon dans une version du texte non authentique de Fritz Jöde, publiée en 1925 et destinée aux jeunes chanteurs. (Sib Majeur)

  • Heil dem Tag, dem die Nacht erlag,
  • der lichte Sonnenschein erwecket Flur und Hain.

 

  • Gloire au jour qui a chassé la nuit,
  • la lumineuse clarté du soleil a réveillé les champs et les bosquets.

Mais c’est en consultant la première édition de ce canon que j’ai compris la raison de cette traduction. En effet il était impossible de faire chanter à des enfants le texte original qui est en fait une joyeuse chanson à boire…

  • Wo der perlende Wein im Glase blinkt,
  • da lasst uns weilen.

 

  • C’est là où le vin pétillant scintille dans le verre,
  • qu’il nous faut rester.

Cependant, il est à noter que Mozart a écrit ce canon en Ré majeur pour 2 voix de soprano et 4 voix de ténor sans aucun texte.

Le texte de la première édition, parue un an après la mort de Mozart, en 1792, a été écrit par l’éditeur Breitkopf.

Il existe également un troisième texte pour ce canon (!!!) écrit par Ludwig Ritter von Köchel, auteur du célèbre catalogue des œuvres de Mozart : « Laßt uns ziehn, wo die volle Beere schwillt »

Vous pourrez écouter ce canon dans l’Intégrale Mozart (Vol. 8 CD1 plage 37 ). Les interprètes y ont retenu la version du texte « Heil dem Tag ».

Saint-Saëns – Offertoire

Partition

Justorum animae in manu Dei sunt,
Et non tanget illos tormentum mortis.
Visi sunt oculis insipientium mori,
Illi autem sunt in pace
Les âmes des justes sont entre les mains de Dieu,
Et les tourments de la mort ne les atteindront pas.
A la vue des pêcheurs, ils semblent mourir,
Mais ils reposent en paix.

Mendelssohn – Neujahrslied

Dans ce choeur (Op.88 n°1), Mendelssohn utilise une forme plus évoluée : tandis que les trois premières strophe du poème de Johan Peter Hebel (1760 – 1826) sont mises en musique de la même façon, la quatrième, suivant la courbe ascendante du poème, utilise une musique nouvelle conduisant a un sommet dramatique avant que l’œuvre se termine grâce au rappel consolateur du motif principal.

Partition

Mit der Freude zieht der Schmerz
Traulich durch die Zeiten,
Schwere Stürme, milde Weste,
Bange Sorgen, frohe Feste
Wandeln sich zur Seiten.

Und wo manche Thräne fällt,
Blüht auch manche Rose,
Schon gemischt, noch eh´ wir´s bitten
Ist für Thronen und für Hütten
Schmerz und Lust im Loose.

War´s nicht so im alten Jahr ?
Wird´s im neuen enden ?
Sonnen wallen auf und nieder,
Wolken geh´n und kommen wieder,
Und kein Wunsch wird´s wenden.

Gebe denn, der über uns
Wägt mit rechter Wage,
Jedem Sinn für seine Freuden,
Jedem Muth für seine Leiden
In die neuen Tage, .

La douleur, avec la joie,
Traverse tranquillement les temps.
Tempêtes furieuses, douces brises venues de l’ouest,
Graves tourments, fêtes joyeuses
Avancent côte à côte.

Et là où coule une larme,
Éclot aussi une rose.
Déjà décidé, et avant qu’on ne le sache,
Sont attribuées au trône et à la cabane
La douleur et l’allégresse.

N’était-ce pas ainsi l’an passé ?
Est-ce que cela va s’arrêter l’an prochain ?
Les soleils se lèvent et se couchent,
Les nuages s’en vont et reviennent,
Et aucune force n’y changera rien.

Que celui, qui au-dessus de nous
Tient la balance de la justice,
Donne à chacun le sens de ses joies,
Et le courage pour ses souffrances
Pour les jours à venir.

Morley – It was a lover and his lass

It was a lover and his lass est un madrigal à 4 voix dont la version originale a été composé pour une voix seule avec accompagnement de luth. Cette chanson a été composé sur un texte de Shakespeare pour être jouée comme musique de scène au milieu de l’une de ses pièce : « As you like it » de 1598.

Partition

Voici les paroles complètes de la chanson qui comporte 4 couplets :

1. It was a lover and his lass,
With a hey, and a ho, and a hey nonino,
That o’er the green cornfield did pass

In springtime, the only pretty ringtime,
When birds do sing, hey ding a ding, ding,
Sweet lovers love the spring.

2. Between the acres of the rye,
With a hey, and a ho, and a hey nonino,
These pretty country folks would lie

In springtime, etc.

3.This carol they began that hour,
With a hey, and a ho, and a hey nonino,
How that a life was but a flower

In springtime, etc.

4. And therefore take the present time,
With a hey, and a ho, and a hey nonino,
For love is crowned with the prime

In springtime, etc.

1. C’était un amant et sa bergère
Avec un ah ! un ho ! et un ah nonino !
Qui passèrent sur le champ de blé vert.

Dans le printemps, le joli temps fertile,
Où les oiseaux chantent, eh ! ding, ding, ding,
Tendres amants aiment le printemps.

2. Entre les sillons de seigle,
Avec un ah ! un ho ! et un ah nonino !
Ces jolis campagnards se couchèrent.

Au printemps, etc., etc.

3. Ils commencèrent aussitôt cette chanson,
Avec un ah ! un ho ! et un ah nonino !
Cette chanson qui dit que la vie n’est qu’une fleur.

Au printemps, etc., etc.

4. Profitez donc du temps présent,
Avec un ah ! un ho ! et un ah nonino !
Car l’amour est couronné des premières fleurs.

Au printemps, etc., etc.

Schubert – Kyrie D.45

Cette courte composition est datée du 1er mars 1813 (Schubert a alors 16 ans) et on présume qu’elle est le résultat d’un exercice de composition dans le style d’église. Elle respecte la forme tripartite du texte avec les deux « Kyrie » identiques, encadrant un « Christe » contrastant par ses harmonies plus dissonantes.

Partition

Kyrie eleison
Christe eleison
Kyrie eleison,
Seigneur prend pitié de nous
Christ prends pitié de nous
Seigneur prend pitié de nous

Ramirez – Navidad Nuestra

  • Musique de Ariel Ramirez
  • Paroles de Felix Luna

C’est en octobre 1963 qu’Ariel Ramirez eu l’idée d’une série de « villancicos » (chants de Noël) illustrant chacun des moments de la Nativité.

Ainsi naquit Navidad Nuestra, oeuvre qu’Ariel Ramirez définit comme une estampe musicale et dont il confia les paroles au poète Félix Luna.

L’oeuvre existe dans différentes versions qui utilisent des solistes, un choeur et un orchestre, ou une version pour chant et piano.

N°1 La Anunciación

(l’Annonce à Marie) / chamame

Jinete de un rayo rojo
Viene volando el Ángel Gabriel
Con sable punta de estrella
Que vuele Plata cabacaté.

Que Dios te salve María
La mas bonita cuñataí
La flor esta floreciendo
Crece en la sangre tu cuclumí.

Soy la esclava del señor
Llevando su corazón.
Capullo que se hace flor
Y se abrirá en navidad.

El Ángel Gabriel ya vuelve
Alpago donde se encuentra Dios.
¿Mamó parehó angelito
Qué tan contento te vuelves vos ?

He visto a la reina ’el mundo
La mas hermosa cuñataí ;
Los ojos son dos estrellas
Su voz el canto de un yerutí.

Soy la esclava del Señor,
Llevando su corazón.
Capullo que se hace flor
y se abrirá en Navidad.

Sur un rayon rouge
arrive dans les airs l’Ange Gabriel
avec un sabre étoilé
des éperons d’argent, il était élégant.

Que Dieu te salue Marie,
la plus belle des vierges
Les fleurs vont éclore
en ton sein grandit un enfant.

Je suis la servante du Seigneur
Je porte son coeur
Le bourgeon devient une fleur
et sera éclot à Noël.

L’ange Gabriel retourne maintenant
à l’endroit ou Dieu l’attend
D’ou viens-tu petit Ange
Es-tu content de revenir ?

J’ai vu la reine du monde
La plus belle des vierges
Ses yeux sont deux étoiles
Et sa voix le chant d’un Yeruti

Je suis la servante du Seigneur
Je porte son coeur
Le bourgeon devient une fleur
et sera éclot à Noël.

N°2 La Peregrinación

(Le Pélerinage) / huella

A la huella, la huella
José y María
Por las pampas helados
Cardos y ortigas.

A la huella, la huella
Cortando campo
No hay cobijo ni fonda
Sigan andando.

Florecita del campo,
Clavel del aire
Si ninguno te aloa
¿Adónde naces ?

¿Donde naces, florcita ?
Que estas creciendo,
Palomita asustada,
Grillo sin sueño.

A la huella, la huella
José y María
Con un dios escondido
Nadie sabía.

A la huella, la huella
Los peregrinos
Préstenme una tapera
Para mi niño.

A la huella, la huella
Soles y lunas
Los ojitos de almendra
Piel de aceituna.

Ay burrito del campo
Ay buey barcino
Que mi niño ya viene,
Háganle sitio.

Un ranchito de quincha
Solo me ampara
Dos alientos amigos
La luna clara

A la huella, la huella
José y María
Con un dios escondido
Nadie sabia.

Sur la route, sur la route
Joseph et Marie
A travers les plaines enneigées
les chardons et les orties.

Sur la route, sur la route,
coupant à travers les plaines
Il n’y a ni protections ni abris
Ils continuent à marcher

Petite fleur des plaines
Oeillet dans le vent
Si personne ne te protège
Où naîtras-tu ?

Où naîtras-tu , petite fleur,
qui grandit
Petite colombe apeuré
grillon sans songes

Sur la route, sur la route
Les pèlerins
M’ont offert un abris
pour mon enfant

Sur la route, sur la route,
Soleils et lunes,
Les yeux en amandes
Peaux d’olives

Oh, petit âne des plaines
Oh, boeuf brun
Mon enfant vient
Faite de la place pour lui

Une étable de chaume
est ma seule protection
deux proches
La lune claire

Sur la route, sur la route
Joseph et Marie
Avec un Dieu caché
Et personne ne savait

N°3 El Nacimiento

(La Nativité) / vidala catamarqueña

Noche anunciada, noche de amor,
Dios ha nacido, pétalo y flor,
todo es silencio y serenidad,
paz a los hombres, es Navidad.
En el pesebre mi Redentor
es mensajero de paz y amor,
cuando sonríe se hace la luz
y en sus bracitos crece una cruz.

Angeles canten sobre el portal
Dios ha nacido, es navidad…….
Esta es la noche, que prometió
Dios a los hombres y ya llegó,
es Noche Buena, no hay que dormir
Dios ha nacido, Dios está aquí.

Nuit annoncée, nuit d’amour,
Dieu est né, pétales et fleurs
Tout est silencieux et serein
Paix aux hommes, c’est Noël

Dans la crèche, mon sauveur
Ce messager de paix et d’amour
Quand il sourit, la lumière brille
Et dans ses petits bras, grandit une croix

Les anges chantent au dessus de l’entrée
Dieu est né, c’est Noël
La nuit que Dieu a promise aux hommes
est maintenant arrivé.
C’est le soir de Noël, personne ne dors.
Dieu est né, Dieu est ici.

N°4 Los Pastores

(Les Bergers) / chaya riojana

Vengan pastores del campo
que el rey de los reyes ha nacido ya.
Vengan antes que amanezca
que ya apunta el día y la noche se va.

Albahaca y cedrón
tomillo y laurel,
que el niño se duerme
al amanecer.

Lleguen de Pinchas y Chuquis,
de Aminga y San Pedro, de Arauco y Pomán,
antes que nadie le adore quesillos
y flores le vam’ a llevar.

Pídanle a Julio Romero
caballos de paso y su mula de andar
Con cajas y con guitarras
iremos cantando por el olivar.

Ay navidad de Aimogasta.
Aloja y añapa no habrá de faltar
mientras la luna riojana
se muere de ganas de participar.

Venez, bergers des champs
car le roi des rois et né.
Venez avant l’aube,
Le jour approche et la nuit s’éteint.
basilic et cedron, thym et feuille de lauriers
L’enfant dors à l’aube.

Venez de Pinchas et de Chuquis
de Aminga, de San Pedro, de Arauco et Poman
avant que quiconque vienne l’adorer
Ils lui apporteront des fromages et des fleurs
basilic et cedron, thym et feuille de lauriers
L’enfant dors à l’aube.

Demandez à Julio Romero
ses chevaux et ses mules
avec des percussions et des guitares
Nous irons chanter à travers les plaines d’oliviers
basilic et cedron, thym et feuille de lauriers
L’enfant dors à l’aube.

Oh, Noël à Aimogasta
Aloja et añapa ne devrait pas rater cela
Alors que la lune de Rioja
Meurent d’envie de participer.
basilic et cedron, thym et feuille de lauriers
L’enfant dors à l’aube.

N°5 Los Reyes Magos

(Les Rois Mages) / takirari

Llegaron ya, los reyes y eran tres
Melchor, Gaspar y el negro Baltasar
Arrope y miel le llevarán
Y un poncho blanco de alpaca real.

Changos y chinitas duérmanse
Que ya Melchor, Gaspar y Baltasar
Todos los regalos dejarán
Para jugar mañana al despertar.

El Niño Dios muy bien lo agradeció
Comió la miel y el poncho lo abrigó
Y fue después que sonrió
Y a medianoche el sol relumbró.

Les rois arrivèrent, ils étaient trois
Melchior, Gaspard et le noir Balthazar
Ils lui apporteront de l’arrope et du miel
et un poncho blanc du meilleur alpaga

garçons et filles, allez vous coucher
Melchior, Gaspard et Balthazar
Laisserons tous les cadeaux
pour jouer quand vous vous réveillerez.

L’enfant les remercia poliment
Il mangea le miel, et le poncho le tint au chaud

C’est alors qu’il sourit
Et que le soleil resplendit à minuit

N°6 La Huida

(La Fuite en Egypte) / vidala tucumana

¡Vamos ! ¡Vamos ! ¡Burrito apura !
¡Vamos ! ¡Vamos ! ¡Burrito apura !

Si no te apuras los van a pillar
Largo el camino, largo el salitral

Ya tocan a degollar
Ya esta sangrando el puñal

Niño bonito, no llorís mi amor
Ya llegaremos a tierra mejor

Duérmete ya, no llorís,
Cuna en mis brazos te haré.
Bombos legüeros en mi corazón.

En route, en route, petit âne, dépêche-toi
En route, en route, petit âne, dépêche-toi

Si tu ne te dépêche, Ils vont l’attraper
Le chemin est long, les marais salants sont larges

Ils appellent déjà à le tuer
la dague est déjà ensanglantée

Bel enfant, ne pleure pas, mon amour
Bientôt nous arriverons dans en une terre meilleure

Va te coucher, ne pleure pas
Je te bercerai dans mes bras
echo lointain de mon coeur.

Unisson, Octave et Quinte ?

Ces trois mots, unisson, octave et quinte, correspondent tout d’abord à des intervalles, c’est-à-dire à la distance entre deux sons (sont-ils plutôt rapprochés ou plutôt éloignés…)
Il y a bien évidemment un grand nombre d’intervalles possibles et imaginables mais la pratique et la nature physique des sons nous permettent de donner une grande importance à trois d’entre eux : l’unisson, l’octave et la quinte.

A vrai dire, je devrais ne dire que deux d’entre eux car l’unisson est un cas à part :

L’unisson

L’unisson en effet n’est pas à proprement parler un intervalle puisque il s’agit de produire deux sons exactement identiques : la distance entre eux est donc nulle… Tous les choristes d’un pupitre au sein d’un chœur chantent ainsi à l’unisson (chacun chante rigoureusement les mêmes sons que ses voisins (du moins en théorie…)
Si j’ai inclus ce « non-intervalle » dans cette description, c’est bien parce que chanter juste à l’unisson est la première des conditions.

Au sein de chaque pupitre, où chaque chanteur doit avoir conscience de chanter à l’unisson de ses voisins, mais aussi (cela arrive assez souvent) lorsque un pupitre se trouve à l’unisson avec un autre (même s’il s’agit parfois que d’une seule note au milieu de la phrase), l’unisson doit alors être parfait entre les voix.

On rencontre généralement l’unisson entre les voix adjacentes : S et A, ou A et T ou encore T et B. Les autres cas sont plus rares…

L’octave

Nous abordons donc ici le premier véritable intervalle. Il s’agit tout simplement de faire sonner une note et de faire entendre en même temps cette même note une octave plus haute ou plus basse. Il s’agit donc bien de la même note mais que l’on entend dans une déclinaison plus grave ou plus aiguë. Il est vrai que le langage trouve vite ses limites pour tenter d’expliquer avec des mots des phénomènes pourtant si simples et évidents dans le domaine de l’écoute.

Pour bien appréhender l’octave, il suffit de chanter « Do Ré Mi Fa Sol La Si Do », puis de ne chanter successivement que le 1er et le dernier do en omettant toutes les notes intermédiaires. Ces deux Do forment une octave, que vous avez chanté successivement. Pour entendre ces sons ensemble, vous aurez besoin d’une deuxième personne chantant l’une de ces notes et vous pourrez chanter l’octave haute ou basse…

La justesse de l’octave doit être très précise car il s’agit de la même note à une hauteur différente, la nuance est subtile…

La quinte

Cet intervalle est extrêmement important dans la musique et a servi de base à toute l’élaboration complexe des accords et de l’harmonie dans la musique occidentale depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours, c’est dire son importance…

Pour éviter des discours théoriques passionnant mais complexes cependant, la pratique sera le moyen le plus direct là encore. Chantez Do Ré Mi Fa Sol uniquement et plusieurs fois. Ensuite vous ne chanterez plus que Do et Sol successivement. Vous avez chanté une quinte « mélodique ». Mélodique car les deux sons ont été entendus successivement et non ensemble. Pour entendre la quinte « harmonique », vous aurez là aussi besoin de quelqu’un d’autre chantant le Do pendant que vous chantez le Sol…

Les quintes dans le chant polyphonique sont ainsi extrêmement importante pour la stabilité des accords et donc pour leur justesse… Une quinte parfaitement juste donne une sensation de plénitude sonore qui est complètement absente d’une quinte un peu fausse (et ici, même le « un peu » suffit à faire perdre cette qualité…)

Mise en pratique

Ce ne sera jamais du temps perdu de repérer dans vos partitions quelles voix chantent avec la votre un unisson, une octave ou une quinte. Le plus souvent, le chef pourra vous l’indiquer dans les passages où cela vous aidera considérablement, mais vous pouvez à chaque mesure chercher dans les autres voix où trouver ces rapports. Il peut arriver que votre voix n’ait aucun rapport d’octave ou de quinte avec un autre pupitre en certains endroits. Comme je l’ai indiqué le nombre des intervalles est assez importants et fait la variété de la musique. Mais on peut néanmoins donner une certaine priorité aux trois intervalles fondamentaux que nous venons d’étudier lorsque nous les rencontrons.

Concrètement, il s’agit donc pour vous, lors des répétitions, de vous mettre en relation par l’écoute avec le pupitre qui produit avec vous la quinte ou l’octave. Dans un second temps, vous n’aurez plus besoin de ceci pour vous « accorder » car votre qualité d’écoute sera plus développée, mais c’est un très bon moyen pour apprendre à se repérer dans la polyphonie…

N’hésitez pas à me poser des questions à ce sujet lors des cours de solfège ou bien même lors des répétitions si vous avez quelques incertitudes à ce sujet….

Saint-Saëns – 2 Choeurs Op.141

1. Des pas dans l’allée (madrigal à 4 voix)

Partition

Poème de de Maurice Boukay, pseudonyme de Charles Couyba (1866 – 1931).

Tombez, souvenirs, tombez, feuille à feuille,
Faites un tapis de vos ors défunts,
Les fleurs reviendront pleurer leurs parfums,
Mais reverrons-nous celle qui les cueille ?
Vers quel silence ? En quelle allée
S’est-elle en un beau soir allée ?
Dormez, feuilles d’or parmi l’avenue,
Gardez dans vos plis le pli de ses pas.
Celui-ci, plus las, inclinait plus bas
Son âme vers moi qui l’ai méconnue…

2. Trinquons (Chanson à boire)

Partition

Poème de de Pierre-Jean de Béranger, très célèbre chansonnier du 19ème siècle.

1/ Trinquer est un plaisir fort sage
Qu’aujourd’hui l’on traite d’abus ;
Quand du mépris d’un tel usage
Les gens du monde sont imbus,
De le suivre, amis, faisons gloire,
Riant de qui peut s’en moquer
Et pour choquer,
Et pour trinquer
Nous provoquer,
D’abord nous trinquerons pour boire,
Et puis nous boirons pour trinquer.

2/ A table, croyez que nos pères
N’enviaient point le sort des rois.
Et qu’au fragile éclat des verres
Ils le comparaient quelquefois.
A voix pleine ils chantaient Grégoire,
Et pour choquer,
Se provoquer,
Nos bons aïeux trinquaient pour boire,
Et puis ils buvaient pour trinquer.

3/ L’Amour alors près de nos mères,
Faisant chorus, battant des mains,
Rapprochait les cœurs et les verres,
Enivrait avec tous les vins.
Aussi n’a-t-on pas la mémoire
Qu’une belle ait voulu manquer
Pour bien choquer,
A provoquer,
Le verre en main, chacun à l’attaquer :
D’abord elle trinquait pour boire,
Puis elle buvait pour trinquer.

4/ Qu’on boive aux maîtres de la terre
Qui n’en boivent pas plus gaiment ;
Je veux, libre par caractère,
Boire à mes amis seulement.
Malheur à ceux dont l’humeur noire
S’obstine à ne point remarquer
Que pour choquer,
Se provoquer,
Le verre en main, tous en rond s’attaquer,
L’amitié, qui trinque pour boire,
Boit bien plus encore pour trinquer !

Clara Schumann – Abendfeier in Venedig

Clara Schumann avait l’habitude d’offrir à son mari des cadeaux d’anniversaire particuliers : elle composait généralement des pièces à cette occasion pour le plus grand plaisir de son mari. Abendfeir in Venedig fait partie d’un recueil de trois chœurs composés en 1848 sur des poèmes de Emanuel Geibel (1815 – 1884) pour les 38 ans de Robert Schumann. La pièce fut crée par le chœur que dirigeaient Robert et Clara à Leipzig : les choristes travaillèrent en secret sous la supervision de Clara pour offrir cette belle surprise à Robert, sous forme de sérénade, le matin de ses 38 ans.

Ave Maria ! Meer und Himmel ruhn,
Von allen Türmen hallt der Glocken Ton,
Ave Maria ! Laßt vom ird’schen Tun,
Zur Jungfrau betet, zu der Jungfrau Sohn,Des Himmels Scharen selber knien nun
Mit Lilienstäben vor des Vaters Thron,
Und durch die Rosenwolken wehn die Lieder
Der sel’gen Geister feierlich hernieder.

O heil’ge Andacht, welche jedes Herz
Mit leisen Schauern wunderbar durchdringt !
O heil’ger Glaube, der sich himmelwärts
Auf des Gebetes weißem Fittig schwingt !

In milde Tränen löst sich da der Schmerz,
Indes der Freude Jubel sanfter klingt.
Ave Maria ! Erd’ und Himmel scheinen
Bei diesem Laut sich liebend zu vereinen.

Ave Maria ! Mer et ciel se reposent.
Toutes les cloches résonnent.
Ave Maria ! Abandonnez vos labeurs ici-bas,
Priez la vierge et son fils !Les armées célestes s’agenouillent maintenant
Portant des lys devant le trône du père,
Et à travers les brumes des roses nous parviennent
Les chants solennels des âmes bienheureuses.

Ô recueillement divin qui saisit de son mystère
Chaque cœur avec un doux frisson.
Ô sainte foi, qui sur les ailes blanches de ses prières,
S’élance vers les cieux.

Là la douleur s’épanouit en tendres larmes
Pendant que la joie jubilatoire résonne doucement.
Ave Maria ! Par ce chant il semble
Que terre et ciel s’unissent en amour.

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